Agnès Maeva's video: Daniel Balavoine 32 ans sans toi

Je me souviens du 1er disque que j'ai écouté de toi, "mon fils ma bataille" j'avais 11 ans et mes parents divorçaient... Je me souviens de mes années collège, mon insouciance, de mes premiers amours, de mes premiers chagrins... Je me souviens de mes années lycée, j'étais une adolescente piquéeau vif, rebelle et j'en voulais à la terre entière, c'est auprès de toi que je trouvais du réconfort, tes chansons étaient encrées dans ma mémoire, elles m'aidaient à comprendre le monde qui m'entourait, toute la misère du monde... Je me souviens d'avoir dévalisé le rayon du marchant de presse, j'achetais tous les magasines parlant de toi, je voulais tout connaitre de l'homme que j'aimais en silence, qui était ma référence sur terre, mon exemple de sagesse, de bonté, d'humain... Je me souviens d'avoir peint le mur de ma chambre avec tes posters, je te voulais au plus près de moi... Je me souviens d'avoir écouté la radio, je chantais tes chansons et les mettais en boucle sur mon tourne disque, ou le casque sur les oreilles avec mon walkman qui ne me quittait plus ... Je me souviens d'avoir regardé à la TV toutes les émissions musicales dans lesquelles tu apparaissais... Je me souviens d'avoir regardé le Paris Dakar les années où tu y a participé espérant t'apercevoir ou entendre une interview de toi... Je me souviens de ce jour du mercredi 15 janvier 1986, j'avais fini les cours plus tôt et avant de rentrer a la maison j'étais passé chez le disquaire acheter ton dernier disque "aimer est plus fort que d'être aimé"... Le même jour à midi j'ai allumé la TV et on parlait de toi et du Dakar, un accident d'hélicoptère avait eu lieu la veille au soir, ils ont dit que tu étais mort... Non non non ce n'était pas possible... Je me souviens d'avoir fondu en sanglots, ma tête s'était mise à tourner, d'un coup le ciel c'était assombri, et je me souviens d'avoir hurler de douleur, d'avoir pleuré des jours et des mois entier... Je me souviens d'être restée sans voix, seules mes larmes coulaient, les images qui défilaient devant mes yeux étaient horribles, terribles, incompréhensibles, atroces, insoutenables, comment imaginer une telle tragédie, comment réagir à ce que je venais de voir ? Comment ne pas subir un choc en regardant cet hélicoptère pulvérisé par le souffle d'une explosion causé par le contact avec une dune de sable... Je ne voulais pas y croire, non pas toi, pourquoi toi ? Tu étais si jeune, tu avais tant de choses à vivre encore, tant de belles choses à nous faire partager, tant de projets dans la tête... Je me souviens d'avoir écrit sur un cahier tout mon ressenti, mon désespoir, ma peine, ma douleur, tu ne quittais plus mes pensées, je ne pouvais plus me concentrer sur autre chose que toi, mes notes au lycée étaient en chute libre et personne autour de moi ne comprenait ma détresse, j'étais seule au monde, je venais d'avoir 17 ans... Je me souviens de ce mercredi 22 Janvier 1986, le ciel de Biarritz pleurait, une foule dense et immense t'accompagnait jusque ta dernière demeure au cimetière de Ranquine... Je me souviens, 11 heures ce jour là, j'étais en cours de mathématique, en apparence seulement, en cachette, je pleurais au fond de la salle, j'écrivais sur mon cahier, mes mains tremblaient, mon coeur battait très très fort... Je me souviens que pendant des jours et des mois entier, j'achetais tout ce que je pouvais trouver parlant de toi, des livres, des disques, des magazines, des cassettes, le moindre sou était pour toi, rien que pour toi... Je me souviens, je me souviendrai toujours de ce terrible jour que j'aurai voulu effacer de ma mémoire, comment oublier, comment t'oublier ? je ne le peux pas, sur les photos tu me souris et j'ai un pincement au coeur, tes chansons sont intemporelles, de tes messages de paix, d'espoir, d'amour et de tolérance qu'en restent il ? pas grand chose, les hommes ne savent plus aimer, les hommes ont la haine dans leur coeur, tu n'aurais pas aimé notre monde d'aujourd'hui, tu en aurais poussé des coups de gueule, tu en aurais tapé du poing sur la table, tu aurais été déçu de nos gouvernements passés et actuels... Tu me manques, tu laisses un grand vide dans ma vie... Ce jour du 14 Janvier 1986, j'ai perdu bien plus qu'un chanteur, mon idole, j'ai perdu mon ami, mon confident, mon tout, tu es parti dans ce désert malien, dans un pays que tu aimais tant, l'Afrique, trop tôt... "On garde cette blessure en nous... et la colère qui nous suit partout... tu resteras comme une lumière, qui me tient chaud dans mes hivers, un petit feu de toi, qui s'éteint pas... Ton visage et ton sourire resteront près de moi.." Où que tu sois je pense à toi, toujours, la vie continue mais elle a un goût amer, tes silences, tes absences sont si dures à supporter !!!!! Agnès