lecheminderonde's video: Saint Floret - Les Tombes Rupestres de l glise du Chastel

LE CHEMIN DE RONDE. La longue histoire de Saint-Floret débute sur une butte escarpée connue sous le nom de Chastel, où une église romane isolée rappelle l’existence d’un très ancien habitat. De grande valeur défensive, ce site perché au-dessus de la vallée de la Couze Pavin a en effet été occupé précocement, au moins à partir du Ier siècle avant Jésus-Christ. Au Moyen-Âge, on y érigea une forteresse. Celle-ci a depuis longtemps disparu, mais le souvenir de son existence s’est conservé dans le nom du lieu, Le Chastel. L’église Saint-Flour, qui pourrait être l’ancienne chapelle castrale, a vraisemblablement été fondée à la même époque. Elle s’est maintenue jusqu’à aujourd’hui, malgré l’abandon du site après l’an mille, consécutivement au déplacement du château sur la rive nord de la Couze. L’actuel village de Saint-Floret s’est alors développé au pied de cette nouvelle forteresse. Dans le cimetière de l’église du Chastel, des fouilles ont récemment mis au jour, sous le niveau des inhumations modernes, plusieurs dizaines de sépultures médiévales rupestres du Xe siècle. La plupart des cavités épousent grossièrement la forme d’un corps et sont dites pour cela « anthropomorphes céphaloïdes » (qui prennent la forme d’un corps avec la tête bien marquée). Les tombes creusées dans le granite, toutes orientées la tête vers le couchant, étaient fermées par des couvercles en pierre monolithes ou non, parfois aussi par une rangée de tuiles. Les tombes étaient fréquemment réutilisées pour les nouveaux arrivants, ne conservant de l’ancien occupant que quelques os, comme l’atteste au Chastel la présence d’un ossuaire. Datant du Xe siècle, ce bâtiment de forme pyramidale couvre un puits de plus de 5 mètres de profondeur, entièrement comblé par des ossements dont les derniers datent de l’époque de Napoléon Ier. Les tombes rupestres seront utilisées jusqu’au XIIIe siècle, date à laquelle l’Église impose l’inhumation dans les cercueils en bois qui supplantera tout autre type d’inhumation. Elles ne furent que rarement utilisées en Auvergne, la plupart de celles qui nous sont parvenues se trouvent dans les régions méridionales, notamment en Provence où la plupart des groupements connus datent des Xe - XIIIe siècle et prennent place, comme ici, autour d’églises et de chapelles romanes.